« Comment les hommes peuvent-ils arriver à vivre en paix sur la terre, en dépit de toutes les différences de races, de classes, de couleurs, de religions et de convictions ? C’est le problème qui revient sans cesse et se pose impérieusement à toutes les sociétés, à tous les États. Pour aucun pays, en raison d’une constellation particulièrement complexe, le problème ne s’est posé plus dangereusement que pour le Brésil, et aucun pays – et c’est pour lui en marquer ma reconnaissance que j’écris ce livre – ne l’a résolu d’une façon plus heureuse et plus exemplaire que le Brésil. D’une façon qui, à mon avis, mérite, non seulement l’attention, mais l’admiration du monde. »

Stefan Zweig, « Le Brésil, Terre d’Avenir », 1941

En Mars 2013, l’APGEF se rend au Brésil et rencontre M. Jacek Such, Consul Général de São Paulo, ainsi que les représentants de la Faculdades Metropolitanas Unidas, M. Manuel Nabais Da Furriela et M. Paulo Adib Casseb. Nous tenons à leur adresser nos plus sincères remerciements, ainsi qu’au Prof. Ryszard Piasecki, pour le chaleureux accueil qu’ils ont réservé à notre projet et leurs précieuses contributions à notre reportage sur un pays qui accueillera les Journées Mondiales de la Jeunesse en 2013, la Coupe du monde de football en 2014 et les Jeux Olympiques en 2016.

BRICS est un acronyme anglais pour désigner une organisation regroupant cinq pays: Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, précédemment appelé BRIC avant l’ajout de ce dernier pays en 2011. Rarement utilisé, l’équivalent français de cet acronyme est l’ABRIC (Afrique du Sud, Brésil, Russie, Inde et Chine) ou encore BRICA.

Les cinq pays composant le BRICS sont pour la plupart considérés comme des grandes puissances émergentes, ils sont respectivement les sixième, neuvième, dixième, deuxième et vingt-neuvième puissances économiques mondiales (au sens du PIB nominal). Ils comptent 40 % de la population mondiale et, en 2015, ils devraient assurer 61 % de la croissance mondiale selon le FMI. Leur place dans l’économie mondiale croît fortement : 16 % du PIB mondial en 2001, 27 % en 2011 et d’après des estimations, 40 % en 2025. En 2011, le BRICS totalisait un PIB de 11 221 milliards pour près de 3 milliards d’habitants.

BRICS – Brazil, Russia, India, People’s Republic of China, South Africa.

Le Brésil, proclamé « terre d’avenir » par Stefan Zweig dès 1941, participe d’une nouvelle géographie du développement aux côté de l’Inde et de la Chine, déplaçant le centre de gravité géopolitique du monde. Devenu en 2011 la sixième économie de la planète, devant le Royaume-Uni, le Brésil est un acteur incontournable, conscient de son potentiel, entraînant l’Amérique Latine dans sa quête d’un rééquilibrage des relations internationales le long d’un axe Sud-Sud qui associe aussi l’Afrique et les pays arabes.

Brazil GDP

La robuste croissance économique et les rapides progrès sociaux enregistrés depuis une décennie ont indiscutablement permis au Brésil de se projeter dans le monde. Le pays est parvenu à sortir de la pauvreté une population équivalente à celle de l’Argentine et les inégalités se sont notablement résorbées. L’immense notoriété internationale du président Lula pendant les années 2000 a fait le reste: le Brésil donne l’image d’une force tranquille et avenante, dialoguant d’égal à égal avec les Etats-Unis et inspirant confiance aux investisseurs.

Prolongeant la démarche de Lula, la présidente actuelle Dilma Rousseff met en place une politique de discrimination positive pour combler les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur. Rien, en somme, ne semble pouvoir dévier le Brésil de sa trajectoire de progrès accéléré. La Coupe du monde de football (2014) et les Jeux olympiques (2016) constitueront aux yeux du monde la consécration d’une lente montée en puissance.

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Le boom économique: industrie et services

La stabilisation économique des années 1990 a permis à l’industrie, et plus encore aux services, de progresser rapidement. La production industrielle couvre un grand nombre de secteurs, de la sidérurgie aux biens de consommation courante. Les activités se développent essentiellement dans le sud et le sud-est du pays. L’intensification des relations commerciales avec la Chine a toutefois provoqué un début de désindustrialisation. Le secteur des services représente les deux tiers du PIB du Brésil, étant lui aussi concentré dans le sud-est du pays, notamment à São Paulo, qui est le plus important centre financier d’Amérique Latine et où, selon Stefan Zweig, « la beauté est remplacée par l’énergie ».

Le commerce extérieur

L’économie brésilienne dispose d’un vaste marché intérieur qui alimente sa croissance, mais elle est de plus en plus tournée vers l’extérieur. Traditionnellement excédentaire, le commerce international du Brésil s’est diversifié. Les types de produits exportés et les principaux partenaires sont plus nombreux, avec une importance croissante de la Chine au détriment des Etats-Unis. Le Brésil se comporte comme une économie développée en Amérique Latine, exportant des produits industrialisés, mais comme une économie en développement vis-à-vis de la Chine, lui vendant ses matières premières. Avec la montée des investissement chinois en 2000, le Brésil devient le 2ème pays le plus attractifs en terme d’investissements. Parmi ses spécialités, le Brésil se place comme :

  • 1er exportateur mondial de sucre, café et oranges
  • 2e exportateur mondial d’éthanol, viande bovine, soja, tabac, cuir
  • 3e exportateur mondial de viande de poulet, minerai, fer, chaussures

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Relations Pologne – Brésil

Au Brésil, premier pays d’Amérique Latine par la concentration de ressortissants polonais, le nombre de personnes ayant des racines polonaises est estimé à 1 million. La grande majorité se concentre dans les états du sud : Parana, Rio Grande do Sul et Santa Catarina. Ce sont les descendants de la première vague d’émigration d’origine paysanne, datant du XIXe siècle. Les immigrants d’après-guerre s’installeront principalement à São Paulo et Rio de Janeiro. Si la culture polonaise se conserve grâce à un réseau de 300 écoles polonaises au début du XXème siècle, le travail d’assimilation des immigrants mené par le Président Getulio Vargas suspend leur activité en 1939. Il interdit par décret les écoles étrangères ainsi que l’utilisation de langues étrangères dans les lieux publics.

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Les échanges bilatéraux commencent en 2002: la première officielle visite du Président du Brésil, Fernando Henrique Cardoso en Pologne date de février 2002. En avril 2002, le Président polonais Aleksander Kwasniewski se rend à son tour en visite officielle au Brésil. Les échanges se multiplient et plus récemment, en novembre 2012, le ministre des affaires étrangères de Pologne Radoslaw Sikorski s’est rendu au Brésil, accompagné de Beata Stelmach, Vice-Ministre des affaires étrangères ainsi que d’une délégation de plus de 50 entreprises.

Le Brésil – le plus important partenaire économique polonais en Amérique Latine

En 2010, les échanges commerciaux entre le Brésil et la Pologne atteignent une valeur de 1,1 milliards de dollars, puis 1,4 milliards de dollars en 2011 et enregistrent un déficit élevé du côté polonais. La part polonaise dans le commerce extérieur brésilien est faible, de l’ordre de 0,2% (0,21% à l’import et 0,19% à l’export). De la même manière, en 2011, le Brésil pèse pour 0,35% des échanges commerciaux polonais (0,2% à l’export et 0,49% à l’import). Les investissements brésiliens en Pologne et les investissements polonais au Brésil restent timides, bien qu’en constante augmentation. On peut citer comme exemple l’acquisition en 2010 du Groupe Maflow par le Groupe Boryszew ainsi que les investissements de la société Selena dans l’industrie chimique brésilienne.

Le potentiel de renforcement de la coopération polono-brésilienne se situe dans le secteur énergétique et notamment l’exploitation des gisements récemment découverts, dans les domaines de la construction et de la modernisation des mines, dans les industries du transport et des infrastructures (la préparation de la Coupe du monde de football en 2014 et des Jeux olympiques en 2016 seront deux moments privilégiés).

Traditionnellement, la Pologne exporte au Brésil de l’engrais, des électrodes de carbone, des sous-produits laitiers, des composants et équipements automobiles. Les importation polonaises depuis le Brésil se concentrent sur 5 principaux types de marchandises : industries lourde, produits agro-alimentaires, matières premières minérales (minerai de fer, aluminium), produits chimiques et matières plastiques (cellulose).

Partenariats universitaires entre la Pologne et le Brésil

Nous tenons à remercier très chaleureusement Prof. Ryszard Piasecki, M. Manuel Nabais Da Furriela et M. Paulo Adib Casseb pour leur aimable contribution à notre reportage et pour le passionnant moment d’échange que nous avons pu avoir à São Paulo concernant le partenariat liant la Faculté Métropolitaine Unie (FMU) à l’Université de Lódz.

Spécialisées en droit, économie et relations internationales, l’Université de Lódz et la FMU sont depuis maintenant 9 ans liées par un partenariat d’échange ayant permis à quelques 300 étudiants de Pologne et du Brésil de découvrir le pays partenaire. Cette année encore, 30 étudiants brésiliens, sélectionnés sur dossier scolaire et test d’anglais, consacrent 15 jours en janvier et 15 jours en juillet à découvrir la Pologne. Il s’agit du principal partenariat universitaire liant la Pologne et le Brésil, illustrant l’intérêt que peuvent représenter l’un et l’autre pays comme moyen d’attraction des étudiants les plus doués.

Pour aller plus loin, voir: Uniwersytet Łódzki, FMU – Faculdades Metropolitanas Unidas

NB: nous nous excusons de la qualité sonore hélas dégradée par un problème technique.
Ressources:
Atlas du Brésil, Promesses et défis d’une puissance émergente, Olivier Dabène et Frédéric Louault, Editions Autrement, 2013
Le Brésil, terre d’avenir, Stefan Zweig, 1941
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