La langue polonaise appartient aux parlers slaves du groupe occidental. Les traces écrites les plus anciennes datent du XIIe siècle. Elle comprend six dialectes principaux et les premières études scientifiques de la langue datent du milieu du XVIe siècle. La grammaire comporte des déclinaisons (six cas principaux) et des conjugaisons (trois temps).

Autrefois, les nobles seuls avaient des noms de famille. C’étaient le plus souvent des noms de domaine, pourvus d’un suffixe.

Parfois, ils portaient, comme noms de famille, des noms de baptême, auxquels étaient ajoutés, comme indice de filiation, des suffixes analogues à ceux des noms de domaine. Au Moyen Âge, le nom d’un domaine ne passait pas au nouvel acquéreur: l’ancien propriétaire gardait son nom après la vente; ainsi la famille Lands Koronski (« du domaine de la Couronne ») a gardé son nom après avoir perdu son domaine.

La particule nobiliaire n’existe pas en Pologne. Les Polonais qui ont un titre et un blason ont l’habitude de faire précéder leur nom du de en pays de langue française et du von en pays de langue allemande.

Le blason de chaque famille porte un nom, qui est rarement celui de la famille: ainsi les Zamojski, sur le blason desquels figurent trois lances, ont appelé celui-ci Jelita, « intestin », depuis que leur ancêtre a eu, à la bataille de Tannenberg, les entrailles perforées par trois lances. Les armes des comtes de Malewski portent le nom de Jastrzębiec. Le seigneur permettait parfois à ses métayers d’adopter son blason.

A partir du Concile de Trente (1563), les catholiques prirent des noms de famille. Conformément à l’usage occidental, les hommes cultivés portaient alors, à côté de leur nom polonais, un nom latinisé: Longinus (Długosz, « le mesureur »), Statorius (du surnom de Jupiter, « qui arrête les fuyards », appelé aussi Stojęski et originairement Ständer, en allemand), Cnapius (de l’allemand Knabe, « jeune garçon »), Janicius (Klemens de Januszkowo), Hosius (de l’allemand Hose, « pantalon »), Dantiscus (correspondant au nom courant de Flachsbinder, « qui gerbe du lin »).

Alexandre II, en libérant les serfs, leur fit prendre des noms de famille: la milice chargée de leur inscription donna parfois aux anciens serfs les noms de leur seigneur (ceux de Zamojsk acquirent ce nom); dans d’autre cas, ils reçurent des noms bizarres ou même inconvenants (Doupa, « derrière »). Il est à présent permis de demander au Président de la République de choisir, sauf opposition, un nouveau nom de famille.

Il y a aussi, en Pologne, des noms de provenance étrangère qui ont été souvent adaptés à la phonétique polonaise:

    1. Noms lituaniens. Le nom du prince Sapieha est d’origine lituanienne, de même que celui des Bolesta (appelés ensuite von Malewa, puis, en Pologne, comtes de Malewski, devenus enfin russes).
    2. Noms arméniens. Certains commerçants arménins anoblis de la région de Lwow ont adopté à leur nom un suffixe polonais: les Zakharian sont devenus Zakhariabevicz.
    3. Noms flamands. Les van den Hof ont été appelés Denhoff.
    4. Noms tchèques. Lepsz est un nom d’origine tchèque.

Certains suffixes sont polonais; d’autres sont d’origine étrangère.

    1. Les noms d’origine polonaise ont l’un des suffixes -icz, -ski ou -cki. Le suffixe -ski provient de l’ancienne Pologne. Le suffixe -icz était courant en Ruthénie: celle-ci comprenait l’actuelle Lithuanie et s’étendait jsuqu’à la frontière roumaine.
    Dans les milieux modestes de la campagne et de la petite bourgeoisie, des noms sont composés à l’aide de suffixes diminutifs: Janek, « petit Jean », Wujek, « petit oncle », etc.
    2.Les noms polonais en -tz sont d’origine allemande. Par contre, il y en Allemagne des noms d’origine polonaise, dont le suffixe -icz a été changé en -itz (Blakovtz, « de Blaskovice » provient de Blaskovicze par exemple), quoique ces suffixes ne soient pas équivalents.


Pour davantage d’information, se reporter à l’ouvrage Les noms du Monde Entier et leurs significations.

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