Le ministre de la Trésorerie, Mikolaj Budzanowski vient d’informer que les projets de financement de la première centrale nucléaire polonaise ont été mis de côté par le gouvernement.

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Dans une interview pour le Parkiet daily, Budzanowski a souligné que « dans les circonstances actuelles, il n’est pas possible pour le gouvernement de prendre en charge la construction d’une centrale nucléaire ».

Si le choix d’un site à encore besoin d’être finalisé, en août 2012 le gouvernement a déclaré qu’il espérait que la première aile du bâtiment serait déjà aboutie et fonctionnelle d’ici à 2023.

Ce nouveau positionnement de la part de Budzanowski a beaucoup désorienté les analystes.

En effet, Andrzej Sikora, à la tête de l’Institut des Etudes en Energie de Varsovie, affirme être « très surpris par la nouvelle position officielle du ministre de la Trésorerie », dans une interview pour la Polish radio.
« Ce genre de centrales n’est jamais construit sans un soutien de l’Etat » ajoute-t-il.

De même, Robert Zajdler de l’Institut Sobieski, un think tank dédié aux problèmes politiques et socio-économiques, soutient que « cette déclaration est plutôt une indication sur l’état du budget ».

Mais, plus tôt en février, le Professeur Andrzej Kraszewski de Polytechnique Varsovie a insisté que « ce ne sont ni l’argent ni les problèmes techniques qui décideront de l’emplacement de la centrale … Ce sont plutôt les riverains – voisins directs des sites potentiels de construction sélectionnés, qui en influenceront l’acceptation.»
L’entreprise publique en énergie, Polska Grupa Energetyczna (PGE), s’est ainsi engagée, dans une campagne de sensibilisation. Elle a pour objectif de convaincre les habitants des zones voisines, des trois sites potentiels retenus, sur la côte Baltique (Zarnowiec, Gaski, Choczewo) que le projet est un investissement aux retombées positives.

Le projet se trouve être, pour le moment, mis en stand by.

Parallèlement, Budzanowski a réaffirmé son ambition et sa volonté d’exploiter le potentiel de la Pologne pour le gaz de Schiste afin de diversifier ses ressources énergétiques et notamment de ne plus être dépendante de la Russie.
Il assure que cette ressource reste d’actualité et une priorité : « Le gaz de Schiste est un enjeu majeur actuel ». « Je suis convaincu que développer le projet du gaz de schiste est digne d’effort et d’intérêt, malgré l’opinion des autres pays européens à ce sujet » éludant ainsi les débats au sujet du danger de cette ressource sur l’environnement.

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Affaire à suivre… d’autant plus que la France se trouve être un potentiel partenaire pour la construction de cette centrale.

Interview de Budzanowski pour Parkiet, le 18/02/13: Budzanowski: łupki to temat na dziś

Plus d’informations dans Le Monde, article du 11/10/12: La France avance ses pions pour le projet de centrale nucléaire en Pologne

(L.D-S)

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