Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a déclaré mardi 14 février que repousser l’âge légal de départ à la retraite était une « obligation », quelle que soit l’impopularité de la réforme.

Le chef du gouvernement de droite libérale, dont la Plate-forme civique (PO) a été reconduite au pouvoir lors des législatives d’octobre dernier, propose de porter à 67 ans l’âge de départ à la retraite des hommes et des femmes dans le cadre d’un plan d’austérité visant à assainir les finances publiques.

La réforme des retraites est le point le plus controversé de cet ensemble de mesures. Le régime actuel fixe à 65 ans l’âge de la retraite pour les hommes, à 60 ans pour les femmes (lesquelles partiraient à 67 ans d’ici 2040).

« Relever ce fardeau est notre plus haute obligation, nous avons un président favorable aux réformes, nous avons encore près de quatre ans de mandature et nous avons déjà gouverné pendant quatre ans. Nous devons être prêts à en payer le prix politique », a déclaré Donald Tusk lors d’une conférence de presse.

Si l’âge légal de la retraite n’est pas repoussé, a-t-il expliqué, la Pologne n’aura d’autres choix que d’augmenter drastiquement les cotisations retraite et le taux de la TVA, ou de réduire de 50% en moyenne le montant des pensions de retraite.

Le financement des retraites représente actuellement 10,6% du PIB polonais, une proportion similaire à l’Allemagne et au Portugal, selon des données de l’OCDE.

En 2010, on comptait 6,5 millions de retraités en Pologne pour 18,1 millions d’actifs. Si le système actuel est maintenu, le pays comptera en 2060 12,2 millions de retraités pour 12,7 millions d’actifs, a souligné Tusk.

« C’est une décision très difficile et je sais qu’elle ne suscitera aucun enthousiasme en Pologne, mais quelqu’un doit finir par la prendre », a-t-il ajouté.

D’après un sondage MB SMG/KRC, 85% des Polonais sont hostiles à cette réforme, et les syndicats de même que l’opposition réclament la tenue d’un référendum sur le sujet. Ils ont d’ores et déjà réuni un million de signatures appuyant leur demande – que Tusk rejette.

Source: REUTERS

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